La chute
Dimanche 8 Décembre le régime de Bachar Al Assad s’écroulait et l’homme est parti en catimini se réfugier en Russie.
Personne n’avait pensé qu‘en seulement douze jours le leader djihadiste Ahmed Al Sharaa aidé par l’ANS (armée de libération nationale : groupe rebelle islamique financé et entraînée par la Turquie) allait entrer sous les acclamations de la foule dans la fameuse mosquée des Omeyyades.
S’en est suivi des scènes de liesse et l’expression de joie qui a prévalue a consister a s’attaquer à tous les symboles de l’ex pouvoir en place : affiches à l’effigie de Bachar el Assar déchirées , statues déboulonnées , drapeau réduit en charpie et remplacé…
Cette chute est révélatrice de l’inanité du pouvoir en place : très peu de soutien syrien (les alaouites et la bourgeoisie sunnite) ,une population laborieuse honnissant ce pouvoir incapable de répondre à ses souffrances qu’en proposant allégeance ou prison et la Russie occupée par sa guerre avec l’Ukraine
Mais ne nous y trompons pas cette euphorie pourrait bien laissé place à la désillusion.
L’homme au pouvoir
Ahmed Al Sharaa,plus connu sous le nom de guerre d’Abou Mohammed Al Joulani est né en 1984 à Deraa au sud de la Syrie. Plus préoccupé par le Djihad que les questions sociales il part en Irak en 2003 ou il rencontre les leaders d’Al Qaida puis les fondateurs de l’état islamique . En 2011 au moment des premiers rassemblements contre le gouvernement de Bachar il fondera le front Al Nostra ; il prêtera allégeance à Ben Laden pour rapidement s’en détacher et créer un djihad national nommé Hayat Tahrir Al Cham dont il ne s’est jamais départi.
C’est un homme à l’intelligence politique rare qui depuis fin novembre donne des gages de bonne conduite en assurant que toutes les communautés avaient leur place en Syrie.
Méfiance et prudence restent de mise.
La situation pour les kurdes du Rojava et de Turquie
Les kurdes de Syrie sont d’en l’œil du cyclone. Il ne s’agit plus d’une menace militaire mais de la remise en cause de leur projet d’autonomie démocratique au Rojava. En effet les Kurdes en alliance avec les tribus arabes syriennes avait mis en place une fédération autonome des peuples du nord et de l’est de la Syrie, l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, dont le contrat social était profondément progressiste, démocratique, écologique et égalitaire : respect totale entre les religions, les groupes ethniques, parité femme / homme dans toutes les instances dirigeantes de la fédération autonome, égalité dans le divorce, l’héritage .
Nous savons pertinemment que les groupes au pouvoir n’entendent accorder le moindre espace aux kurdes et à leur projet novateur.
Parallèlement l’ANS, installée par Ankara à la frontière Turque, s’est emparée de territoires au Nord-Est d’Alep. Ces assauts pourraient coûter très cher aux Kurdes. De nombreux observateurs ont signalé des violences contre les populations dans le but de procéder à un nettoyage ethnique (maisons et bien saisis, enlèvements, violences sexuelles…).
La Turquie, par l’intermédiaire de l’ANS entend constituer à cette frontière une ceinture arabe de 250 km de long et de 30 km de large afin de détruire l’entité autonome et avancer dans le projet fou d’Erdogan d’un grand empire ottoman.
Dans le même temps la situation pour les Kurdes de Turquie n’est pas meilleure. La confiscation des mairies kurdes élues démocratiquement au profit d’administrateurs d’État, avec à la clef des procédures judiciaires iniques contre les maires Kurdes, se poursuit. Ce brigandage électoral s’effectue dans un contexte de déploiement de l’armée, d’arrestations et emprisonnements arbitraires et de lourdes procédures judiciaires. Pour rappel S. Demirtas, ancien candidat à l’élection présidentiel, a été condamné à 42 ans de prison !!!!
Plus que jamais les communistes se doivent d’être attentifs à l’évolution de la situation en Syrie et présents aux côtés de nos ami-es Kurdes de toute la région dans leur combat pour une Syrie et Turquie libre et démocratique.
Commission Paix & International PCF69