Poste en danger, les communistes lyonnais s’engagent
Depuis 2020 cinq bureaux de poste ont fermé à Lyon et trois vont encore l’être (Dauphiné, Jean Macé et Foch). Les communistes ont engagé la lutte aux côtés des collectifs -e-, d’élu-e-s, de maires d’arrondissement et des autres composantes du NPF : manifestation (plus de 50 personnes le 5 octobre devant la poste centrale), pétitions du PCF ou des collectifs qui continuent de circuler et ont déjà recueilli près de 2000 signatures, témoignant l’attachement des usagers à ce service public (cliquez ici pour signer la pétition)
Les élus de gauche de la ville ont rejoint le combat et montent au créneau auprès de la poste. Tous, nous revendiquons l’arrêt des fermetures et la ré-ouverture des bureaux fermés depuis 2020.
Pour nous, communistes, ce sujet est emblématique des dégâts quotidiens d’une stratégie libérale dont les piliers sont : concurrence et rentabilité.
Petit rappel
La poste, issue des relais de poste de Louis XI, devient administration d’État en 1879 sous le nom de PTT, le service en charge due la distribution du courrier, des mandats et de la communication va irriguer tout le pays. Première attaque,1991, la Poste devient entreprise publique : les salariés perdent leur statut, arrivent les CDD et la précarisation. Le coup de grâce se produit en 2010, elle devient société anonyme, dont le capital est détenu à 34% par l’Etat et 66% par la Caisse des dépôts et consignation et ce, malgré l’opposition de 75% des français. Il s’agit alors de répondre aux directives européennes de libéralisation du courrier et de concurrence des services bancaires. C’est aujourd’hui un groupe aux multiples filiales, soumis aux lois du marché et donc de recherche du profit ; ses résultats financiers progressent avec en 2022 un chiffre d’affaire de plus de 35 milliards et un résultat d’exploitation de 1,2 en hausse de respectivement 63% et 2,5% par rapport à 2012.
Quelles conséquences pour les usagers et les salariés ?
Proximité, service pour les citoyens, statut des employés ont volé en éclat.
Pour les salariés, après la perte du statut en 1991, viennent les suppressions d’emploi. Ainsi, les effectifs passent de 310000 en 2004 à 238000 en 2022, soit une baisse de 23%. Ils comprennent désormais beaucoup de CDD, contribuant ainsi à la précarisation de notre société. S’y ajoutent, évidemment les inévitables réformes internes poussant, comme chez France Telecom, certains salariés au désespoir.
Pour les usagers, c’est le temps de la dégradation du service : hausse des tarifs, allongement des délais d’acheminement à 3 jours réduction du nombre de tournées, remplacement des bureaux de poste par des agences communales ou points relais et multiplication des points et circuits de retraits privés, exploités par le géants forts prospères du commerce en ligne. Le service rendu n’échappe pas non plus au passage imposé à internet …
Ainsi, alors qu’il y avait en 1990 17700 bureaux de postes ou recettes annexes, au 31 décembre 2022, le réseau de La Poste comprenait 17 013 points de contact dont 7 001 bureaux de poste, 6 915 agences postales communales (locaux et salaire financés par les communes) et 3 097 relais commerçants, ces deux dernières structures, ne rendant que les services liés aux courriers et colis et pas les services financiers, pourtant nécessaires et rentables pour La Poste.
Conséquences pour le service de la Poste
Depuis sa libéralisation, par contrat, quatre missions de service public lui sont confiées : le service universel postal, (courriers et colis), la contribution à l’aménagement du territoire (17100 points de contact), le transport et la distribution de la presse et l’accessibilité bancaire (délivrance des livrets A). Ces missions représentent une partie importante de l’activité du groupe, avec en 2021, un coût de plus de 7,9 Md€ soit 25 % des charges opérationnelles du groupe.
Ce coût est partiellement compensé par l’Etat (déficit de 617 millions d’euros en 2021) au titre d’un contrat d’entreprise. Celui-ci prévoyait pour 2023 un maximum de 1040 millions d’euros dont 520 pour le service universel postal, 177 pour l’aménagement du territoire, 40 pour la distribution de la presse et 303 pour l’accessibilité bancaire. Pour 2026 ces montants se réduisent à 981 millions, la réduction portant sur la presse (32,2) et l’accessibilité bancaire (252).
Concernant l’aménagement du territoire, les critères sont de maintenir au moins 17000 points de contact sur le territoire- distributeurs inclus – et d’avoir moins de 10% de la population à plus de 5km ou 20 minutes de trajet automobile d’un point de contact. L’annonce du projet de baisse de 50 millions de ce budget par le gouvernement Barnier remet en cause les prévisions, mais son recul, depuis l’annonce, nous montre que le rapport de force est essentiel pour maintenir et faire progresser le service public. Cela d’autant plus que le contrat doit-être renégocié en 2025.
Le programme du NFP
A l’inverse de cette politique anti service public, le programme du NFP prévoit un plan d’investissement qui garantira l’accès à tous des services publics et notamment de garantir que personne n’habite à moins de trente minutes d’un accueil physique de ceux-ci. Il propose également l’organisation d’états généraux des quartiers populaires et des espace ruraux pour une véritable égalité territoriale.
Les communistes portent ces ambitions communes qui reprennent en partie des éléments de leur programme « Ambitions communistes pour de nouveaux jours heureux ». Donnant « priorité aux biens communs », ce dernier proposait, par exemple, d’accroître les pouvoirs de décision des élu-e-s, salarié-e-s et usager-e-s, de créer 500000 emplois dans la fonction publique et les services publics et de recréer un grand pôle public de la poste.